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François SAINT-CAST

fondateur de Eco-Eco Index Project

Q: Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à développer ce projet?

FSC: Eco-Eco Index a été développé avant la loi sur la contribution climat énergie. Aussi, lorsque celle-ci a été abandonnée j’y ai vu une formidable opportunité, car  ce projet répondait exactement à l’esprit de la loi tout en proposant une solution équitable et plus facile à mettre en oeuvre.

Q: Dans la formulation de votre indice apparaît la valeur ajoutée et l’emploi, pourquoi?

FSC: Le produit de la valeur ajoutée par l’emploi est ce que j’appelle la valeur sociale. Ne considérer que les pollutions des activités sans prendre en compte la richesse et les emplois que l’activité génère me paraît inéquitable. De plus dans le calcul de l’indice cela permet d’obtenir un ratio  pollution et consommation d’énergie par salarié et par unité de valeur créée, éliminant ainsi les effets de taille des établissements.

Q: Vous raisonnez par établissement?

FSC: Oui! Le périmètre pertinent est l’établissement. Cela permet de décomposer les activités suivant les codes APE et de prendre en considération les structures de Groupe

Q: Pratiquement comment cela se passe-t-il?

FSC: En gros, pour calculer l’indice nous avons besoin  d’une extraction informatique annuelle d’une part, des “comptes énergie”: carburant combustible; électricité; gaz; eau; charbon...

qui fasse apparaître les quantités, ce qui suppose une modification des logiciels de comptabilité et d’autre part, des comptes fournisseurs par établissement ce qui suppose de coder les factures à partir du code SIRET, on peut imaginer un code barre figurant sur chaque facture...

Q: Pourquoi les fournisseurs?

FSC: Les études d’impact économique effectuées dans le cadre de Diagnostic & Systems ont montré qu’une activité consomme directement de l’énergie, mais aussi qu’à travers ses commandes elle génère une consommation chez ses fournisseurs qu’il faut prendre en compte. De plus, cela permet d’inclure les pratiques de sous-traitance. Là encore l’équité de traitement oblige à inclure les fournisseurs.

Q: Vous ne craignez pas la peur d’une “inquisition fiscale” de la part des entrepreneurs?

FSC: C’est pour éviter cela que cette comptabilité énergie doit être confiée à un organisme indépendant des services de Bercy, que les données soient cryptées afin de préserver l’anonymat. et que les extractions soient fournies par les experts comptables lors de la certification des comptes annuels.

Q: Vous parlez de loi, pour quel parti politique?

FSC: Tous, les nuages qui s’accumulent sur notre avenir nous concernent tous, cela dépasse largement les querelles partisanes. J’ai du reste sur ce projet un regard bienveillant de la CGPME qui m’a demandé de rejoindre la commission développement durable, autrement mes contacts sont tout azimut...

Q: Que reste-t-il à faire?

FSC: Sans doute le plus difficile, convaincre et réunir. Techniquement le projet est au point. Il ne fait appel à aucun savoir ni technologie qui ne soit déjà utilisé. Sortir les décideurs du gouffre de leur quotidien, voilà le principal défi.